« Je m’appelle William, j’ai 26 ans, et je suis créateur de sons.
Je fabrique des batteries acoustiques sur mesure, et des caisses claires, à l’aide d’un outillage spécialisé et de bois nord-américain.
Ce projet vient de ma passion pour le «drum», pour la batterie. Je joue depuis que j’ai 10 ans. Cette passion m’a suivi tout le temps. J’ai eu l’opportunité de faire tous mes travaux d’études au cégep, en génie mécanique, en lien avec la batterie. J’ai pu découvrir que c’était possible pour moi de fabriquer des batteries et d’arriver à une sonorité que je recherchais, que je ne trouvais pas dans les batteries modernes sur le marché. J’ai réalisé que je pouvais avoir ma propre identité comma batteur.
Après mes études, après avoir pris un peu d’expérience dans le secteur, je me suis dit que je pouvais avoir ma propre entreprise dans la fabrication de batteries. Il faut dire que je viens d’un milieu entrepreneurial, mes parents étaient des entrepreneurs. Je suis né dans leur entreprise!
Mon entreprise, Ebenor, existe depuis maintenant cinq ans. J’ai créé environ 500 unités de batteries depuis septembre 2014. Je sens que j’ai pu avoir un impact dans le monde des batteurs au Québec, un monde très riche sur le plan humain et musical évidemment. Je peux aider les batteurs à se distinguer.
Je me suis donc lancé dans un projet qui peut paraitre un peu fou, mais de voir que j’arrive à une certaine réussite, dont je suis fier, que je peux en vivre, je pense que ça peut en inspirer d’autres.
La connaissance de soi
« Ce projet m’apporte beaucoup à propos de moi-même, il m’aide à me développer, à me positionner dans la vie, à savoir où je veux me diriger. J’ai besoin de me retrouver dans tout ça, de me ressourcer, de prendre soin de moi, et mon projet m’a permis de me rendre compte de ça.
Ça prend un travail sur soi pour être entrepreneur, pour faire rayonner son entreprise et se distinguer. L’entreprise c’est moi, ce sont mes valeurs que je mets de l’avant, comme la famille, l’audace, le respect. Il y a des gens qui m’ont permis de creuser, d’identifier ces valeurs. Ce n’est pas un travail facile, j’ai dû le faire beaucoup au démarrage, et je dois m’arrêter parfois pour continuer de le faire. On apprend toujours à se connaitre.
Ce sont des gens qui partagent cette approche dont je m’entoure et avec qui je veux faire affaire. Une force de mon projet, je crois, cela a d’ailleurs été de m’entourer des bonnes personnes. Elles m’ont permis de me développer en tant qu’être humain. C’est beaucoup l’approche humaine dans ce que je fais, avec mes collaborateurs et clients, qui me stimule.
La fierté
« J’ai fait un investissement majeur récemment en déménageant mon atelier dans un nouvel endroit où j’habite aussi. J’ai acheté une terre avec un lac. J’ai 20 acres de terrain où je peux bûcher, faire de la course, marcher dans le bois, me retrouver vraiment, m’arrêter… juste ne pas penser parfois!
C’est ce dont je suis le plus fier aujourd’hui, d’avoir mon atelier à moi, mon chez moi encore plus, mon terrain, ma place où je peux me retrouver. J’en avais fait un objectif il y a quelques années. De l’avoir concrétisé, j’en suis bien fier.
De réaliser mon projet ici, dans la région de Mégantic, de l’avoir démarré à Saint-Romain et d’être à Saint-Sébastien maintenant, c’est une force. Personnellement, c’est important parce que je peux avoir la nature tout près, où je peux me ressourcer. J’ai senti que j’avais beaucoup besoin de prendre soin de moi, et c’est ici que je peux le faire.
À 26 ans, je suis sur la bonne montagne pour arriver au sommet… mais pour moi, le sommet change tout le temps, c’est infini l’ascension. Mais je sais que je suis dans la bonne aventure, et ça j’en ai la certitude! »
Propos recueillis en mai 2019, dans le cadre de la série «ma vie au sommet», une invitation de la région de Mégantic à vivre pleinement sa vie.